“Les invisibles”, un documentaire
En la journée contre l’homophobie et la transphobie mercredi 17 Mai , l’occasion était toute trouvée pour France 2 de programmer « les invisibles »un film que j’avais déjà vu et que je me suis fais un plaisir de revoir.
Ce film a reçu de nombreux prix dont le César 2013 pour la catégorie « meilleur documentaire » et a bénéficié d’une nomination au Festival de cannes 2012
Son réalisateur, Sébastien Lifshitz, dans sa filmographie se spécialise par exemple soit sur l’interrogation de la sexualité d’un jeune ado dans « Corps ouverts »(prix Jean Vigo 1996), soit sur l’amour entre deux jeunes hommes dans « Presque rien « ( 2000) , soit encore dans le genre transsexuelle avec « Wildside » en 2003
Ici , il aborde le thème de l’homosexualité en filmant des personnages hommes et femmes, qui partagent le fait d’être tous nés entre les deux guerres .et d’avoir vécu tous des expériences homosexuelles, bisexuelles ou d’êtres en couples
Le titre « Les invisibles » , ceux qu’on ne voit pas porte bien son nom car le sujet traite de personnes ou sujets dont on ne parlait pas ou qui restaient cachés .
Néanmoins à travers les témoignages de ces personnages, filmés au plus prés par notre réalisateur de documentaire, on découvre des êtres originaux, décalés , excentriques , drôles qui n’ont jamais cédés à leur envies , orientation sexuelle dans un contexte difficile de l’époque où il était ardu de s’affirmer
Le film nous dévoile ainsi un couple d’hommes dont l’un deux n’a jamais souhaiter rester solitaire, un agriculteur bisexuelle parlant sans tabou ( il aimait bien passer d’une femme à un homme sans problèmes), moyen aussi de découvrir des êtres totalement décomplexés
On y découvre aussi une femme qui a choisi de vivre avec des femmes après avoir vécu une vie de famille avec des enfants (moyen aussi d’aborder un autre sujet sensible qu’elle a été amené a être confrontée( a savoir l’avortement) . D’autres témoignages d’une femme qui évoque le souvenir du lieu d’une gare où elle a eu son premier émoi (scène particulièrement poignante filmée en gros plan et qui dévoile encore une forte émotion) ou enfin celui d’un homme obligé de cacher son orientation dans un travail composé exclusivement d’hommes .
Grace aux talents du réalisateur et cette façon toute particulière de « croquer » ses héros, on éprouve une formidable empathie envers eux mais aussi a travers leurs façons décalées d’aborder une question à l’époque tabou, qui grâce à eux ne le devient plus
Une façon aussi originale d’aborder un sujet qui est moins sensible de nos jours mais toujours d’actualité.
En somme, un film que l’on ne peut qu’aimer à travers toutes ses qualités et qui a bien mérité ses prix.